Budget 2025 : Le collectif Santé en danger alerte sur le désengagement de l’assurance-maladie, laissant les assurés face à de nouveaux coûts

En 2025, un changement majeur dans le budget de la santé pourrait bouleverser la couverture médicale en France. Avec une réduction significative du taux de remboursement des consultations médicales par l’assurance-maladie, passant de 70% à 60%, les Français feront face à des coûts supplémentaires importants pour maintenir leur accès aux soins. Cette mesure concerne principalement les personnes non éligibles à certaines protections complémentaires spécifiques comme la Complémentaire Santé Solidaire (CSS). Le collectif Santé en danger souligne que ce désengagement de l’assurance-maladie pourrait exacerber les inégalités en santé et amener à un renoncement aux soins pour des frais devenant prohibitifs pour certains.

Une coupe sévère dans le remboursement des consultations médicales

À partir de 2025, le montant de remboursement des consultations chez les généralistes subira une réduction de 70% à 60%. Concrètement, pour une consultation fixée à 30 euros, l’assurance-maladie, qui remboursait auparavant 21 euros, ne remboursera plus que 18 euros. Le reste, soit 12 euros au lieu de 9 euros précédemment, devra être couvert par les mutuelles ou directement par l’assuré. Cette modification pourrait fortement impacter les assurés, surtout ceux qui n’ont pas de complémentaire santé ou dont les mutuelles n’absorbent pas complètement l’augmentation des coûts.

Implications pour les personnes sans mutuelle

Approximativement 4 à 5% des Français, qui ne disposent d’aucune couverture mutuelle, se trouveront particulièrement vulnérables face à cette nouvelle mesure. Pour ces individus, l’accès aux soins pourrait être compromis, les forçant potentiellement à renoncer à des consultations nécessaires pour des raisons financières. Cela augmente le risque de complications de santé à long terme due à une prise en charge médicale insuffisante ou tardive.

Hausse prévisible des tarifs des mutuelles

Le transfert d’une partie plus importante du coût des consultations vers les mutuelles pourrait entraîner une hausse significative de leurs tarifs. Déjà en 2024, les tarifs des mutuelles avaient augmenté en moyenne de 8%, et cette tendance risque de se poursuivre, voire de s’accélérer. Comme averti par Frédéric Paing, médecin généraliste et vice-président du collectif Santé en danger, cette augmentation pourrait être substantielle, plaçant une pression financière supplémentaire sur les ménages français.

Répercussions potentielles sur le renoncement aux soins

Le vice-président du collectif Santé en danger alerte également sur un risque accru de renoncement aux soins, notamment pour les populations les plus précaires. En effet, face à l’augmentation des frais à leur charge, certains pourraient choisir de ne pas poursuivre des traitements ou des consultations nécessaires. Ce phénomène, déjà préoccupant, serait exacerbé par cette nouvelle mesure budgétaire. Le budget de la santé étant selon le collectif, en trompe-l’œil, ne tenant pas compte de l’accroissement des besoins liés au vieillissement de la population.

La protection des plus démunis et malades longue durée

Si le ministère de la Santé assure que les mesures n’affecteront pas les personnes en affection longue durée (ALD) et ceux bénéficiant de la CSS, le collectif Santé en danger exprime des inquiétudes quant à la capacité réelle du système à protéger ces groupes. Les garanties apportées par le gouvernement seront-elles suffisantes pour éviter une dégradation de l’accès aux soins pour les plus vulnérables ? Cette question reste ouverte, suscitant une vive préoccupation parmi les professionnels de santé et les associations de patients.