Indre-et-Loire : la CGT des cheminots s’oppose vigoureusement à l’instauration de la complémentaire santé obligatoire

Le 5 novembre 2024, à Tours, près de 80 cheminots actifs et retraités ont manifesté leur opposition à la tentative de la SNCF d’imposer une complémentaire santé obligatoire. La CGT cheminots dénonce une atteinte au régime spécial de prévoyance, qui bénéficie historiquement aux cheminots. Cette mesure soulève de vives inquiétudes quant à son impact sur la solidarité intergénérationnelle et les prestations existantes. La mobilisation reflète une résistance face à ce que beaucoup considèrent comme une décision politique menaçant un système de protection sociale qui a fait ses preuves.

Une mobilisation significative à Tours

Le rassemblement devant la direction régionale Centre rue Édouard-Vaillant à Tours a marqué une étape importante de la mobilisation. Des cheminots provenant de diverses localités, comme Bourges, Orléans-Les Aubrais, Saint-Pierre-des-Corps, Tours, et Vierzon, ont exprimé collectivement leur opposition à l’initiative de la direction du Groupement Public Unifié (GPU) SNCF. Cette opposition est principalement motivée par la crainte de perdre un régime de prévoyance historique et plus avantageux que le régime général.

Un choix politique contesté

Stéphane Demarre, responsable syndical CGT cheminots, a souligné que l’instauration de cette complémentaire santé n’est ni obligatoire ni indispensable pour les cheminots régis par le Statut, car le régime spécial de prévoyance propose des prestations supérieures. Cette décision est perçue comme un choix politique de la direction de la SNCF, visant à transformer fondamentalement le modèle social en place. La CGT tient à alerter les cheminots qui n’ont peut-être pas pleinement compris les conséquences d’un tel projet.

Les enjeux de la solidarité intergénérationnelle

La CGT cheminots met en garde contre la menace que représente ce projet pour la solidarité intergénérationnelle. L’introduction d’une complémentaire santé obligatoire pourrait entraîner la fin des mutuelles cheminotes et la suppression des prestations spécifiques au régime spécial. Un accord de ce type pourrait ébranler un système de protection sociale qui repose sur une longue tradition de soutien et de coopération entre les générations de cheminots.

Les positions divergentes au sein du syndicalisme

Contrairement à d’autres organisations syndicales qui ont signé l’accord national interprofessionnel de 2013 sur les complémentaires santé obligatoires, la CGT cheminots reste farouchement opposée à ce type d’assurance dès lors qu’il s’agit d’organismes axés sur le profit plutôt que sur la santé des individus. Cette distinction syndicale souligne les différences d’approches quant à la protection sociale et met en avant la volonté de la CGT de préserver et d’améliorer les droits liés au régime spécial.

Un avenir incertain pour le régime spécial SNCF

La tentative d’imposer une complémentaire santé supplémentaire soulève un enjeu de taille : celui de la potentielle liquidation du régime spécial SNCF. La CGT s’efforce de repousser ce projet et réclame des modifications dans le champ d’application de l’accord de branche pour que les cheminots statutaires conservent leur liberté d’adhérer à une mutuelle. En préservant cette liberté, la CGT espère maintenir un niveau de protection adéquat pour les cheminots tout en respectant les spécificités de leur statut.