Consultations médicales : Laurent Saint-Martin plaide pour un rôle accru des mutuelles

Face aux réformes proposées pour le système de santé français, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, soutient l’importance d’un rôle plus significatif des mutuelles dans les consultations médicales. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 envisage une réduction notable du remboursement par l’Assurance Maladie, augmentant ainsi la pression sur les complémentaires santé pour compenser cette différence. Cette initiative suscite des réactions tant parmi les professionnels de la santé que chez les représentants des mutuelles, chacun voyant dans cette proposition des défis et des opportunités.

Un projet de réforme dans le PLFSS

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 introduit des mesures visant à réaliser des économies significatives. Parmi celles-ci, une diminution de la prise en charge par la Sécurité sociale des consultations chez les médecins généralistes et les sages-femmes. Actuellement, 70% de ces consultations sont remboursées par l’Assurance Maladie, mais ce taux pourrait chuter à 60%, laissant ainsi une part croissante aux complémentaires santé.

Le rôle croissant des mutuelles

Laurent Saint-Martin a clairement exprimé son souhait de voir les mutuelles contribuer davantage au remboursement des consultations médicales. Selon le ministre, la France, bien que disposant d’un reste à charge relativement faible par rapport aux autres pays de l’OCDE, doit affronter des déficits budgétaires exponentiels de la sécurité sociale. Il considère donc que les mutuelles pourraient participer « au-delà de ce qui est le cas aujourd’hui » pour soutenir ce secteur.

Une pression sur les mutuelles

Les acteurs du secteur des complémentaires santé expriment des préoccupations majeures à l’égard de cette réforme. La hausse à 40% du taux de prise en charge des consultations chez les médecins par les mutuelles est estimée coûter environ 1 à 1,2 milliard d’euros supplémentaires pour ces organisations. Thomas Colin de Malakoff Humanis et Eric Chenut de la Mutualité Française sont parmi ceux qui dénoncent cette situation comme étant un fardeau lourd à porter en une seule année.

Impacts sur les patients

Outre les complémentaires, environ 4% des Français, soit près de 2,5 millions de personnes, ne sont pas couverts par une complémentaire santé. Pour ces individus, un transfert de charge vers les mutuelles impliquerait une augmentation significative de leur « reste à charge », rendant encore plus difficile l’accès aux soins. Alors même que le coût des consultations médicales s’apprête à augmenter, l’impact potentiel sur ces catégories pourrait être sévère.

Évolution des prix de consultations

Le prix des consultations médicales passera à 30 euros d’ici la fin de l’année, ce qui peut encore compliquer le budget des ménages non assurés, en l’absence de complémentaire santé efficace. Bien que le gouvernement propose de réserver certaines exceptions notamment pour les affections de longue durée, la question de l’égalité d’accès à la santé reste un enjeu crucial.